La rupture amoureuse, un deuil comme un autre?
Le deuil amoureux
Pierre angulaire de l’estime de soi, la confiance en soi se construit dès les premières années de la vie. Chez le nourrisson, le sentiment de sécurité et d’attachement à la figure parentale s’arrime à la survie. Les réactions positives et sensibles des parents à ses besoins (pleurs, sourires, etc.) contribuent à développer le sentiment naissant de sécurité et de confiance en soi. Des études indiquent que les enfants qui ont vécu un attachement sécurisant présentent une meilleure estime d’eux-mêmes et affrontent mieux les épreuves (Bowlby, 1969). Au cours de la petite enfance, l’exploration de l’environnement et l’acquisition de compétences (marcher, parler, etc.) renforcent cette confiance. Essentiels à cette étape, le soutien et l’encouragement des parents permettent à l’enfant de développer un sentiment d’efficacité personnelle et de croire en ses capacités.
La fin d'une époque ?
Si la remise en question est toujours positive et intéressante, l'auto-flagellation est douloureuse et vaine. La confusion qui en résulte vous pousse à faire table rase du passé, à vouloir « faire le deuil » de la relation. C’est un réflexe normal et finalement, assez sain ! En effet, la relation a cessé d’exister. Comme le deuil, la rupture marque une coupure définitive, inexorable, entre le "avant" et le "après". On peut dès lors être tenté de la traiter comme le décès d’un être cher; et il s'agit effectivement d'une perte. Même si votre ex partenaire se porte bien, peut-être trop bien même pour vous (!) quand vous comparez son sort à celui qui semble s’acharner sur vous.
Toutefois la distinction entre un décès et une rupture importe. Le deuil lié à la mort de quelqu’un est cruel parce que définitif; le « deuil » d’une relation l’est tout autrement, mais il sera généralement ravivé régulièrement par les nouvelles qui vous parviendront. Il pourra s’agir d’une nouvelle relation, d’un cercle d’amis intéressants, d’une étape de carrière pleine de promesses, autant d'évènements autour de votre ex dont vous serez informée et qui, peut-être, vous manquent ou vous semblent injustement avantageux. Le deuil de la relation ne pourra alors se faire qu’en coupant les ponts ou en prenant une grande distance.
Cependant, pour des parents qui se séparent, pas question de lier l’arrêt de la relation conjugale à un deuil ! En effet, les enfants ressentiraient une peine accentuée par toute confusion entre ce changement de situation familiale et la fin d’une vie. La relation continue, difficile par moments, intenable parfois, mais tenace, parce que soutenue par les enfants qu’on se doit de placer au-dessus des mésententes et du chagrin d’amour. Non seulement vous ne pourrez pas faire comme si votre ex était décédé, mais vous ne pourrez pas non plus, la plupart du temps, cesser totalement les contacts. Ne serait-ce que pour des raisons purement d'organisation.
Accepter : une étape difficile, mais qui est au cœur de la guérison
De façon générale, même si l’amour des parents l’un pour l’autre s’est dissipé, celui qu’ils ressentent pour leurs enfants demeure. Rares sont les gens auxquels cet amour des enfants n’inspire pas un minimum de sagesse et de bienveillance.
Dans tous les cas, ce qui importe, c’est de porter attention aux émotions qui vous traversent, de les accueillir, et de chercher l’aide qui permettra de vous comprendre et d’avancer. Sachez que laisser les émotions se manifester aide à les atténuer et à en faire le tri !
Ce premier soulagement aide à mieux distinguer le travail à entreprendre. Si une sensation de deuil se mêle à la tristesse propre à la perte du sentiment amoureux, il faut trouver le soutien adéquat. Certes, les outils offerts aux gens en deuil peuvent porter secours aux victimes d’amours désenchantés, mais on doit en comprendre la portée, les points communs et les irréconciliables distinctions.
La souffrance émotionnelle d’une rupture est passagère. Celle d’un deuil tend à s’ancrer en nous, mais à se transformer peu à peu. Pour les deux épreuves, un accompagnement judicieux favorise la découverte de ressources insoupçonnées.
Se faire accompagner si besoin
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J’avais l’impression de ne jamais m’en sortir, de porter un poids que personne ne comprenait. Grâce à cet accompagnement, j’ai pu mettre des mots sur ma douleur, et surtout retrouver une direction. Aujourd’hui, je me sens enfin libre et apaisée.
Elise H.
42 ans
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