Briser les comportements toxiques
Comment sortir d'un schéma relationnel destructeur ?
Dans le jeu complexe des relations humaines, la conscience de soi et de nos relations permet de cultiver des liens sincères qui favorisent l’épanouissement. Trop souvent, des schémas toxiques de comportement, inconscients ou non, entravent la communication et nuisent à la qualité de nos interactions.
Récemment, une patiente m’a confié s’être aperçue d’un réflexe qu’elle avait adopté à son insu et qui éloignait d’elle toute personne intéressée. Sans donner le temps à un lien de s’établir, elle disait à son vis-à-vis
« moi, je ne fais confiance à personne! Les gens sont trop menteurs… »
Comprenant désormais qu’elle sabotait constamment tout lien nouveau, elle m’a avoué sa méfiance exagérée quant aux risques des rapports amicaux ou amoureux. Je l’ai bien sûr encouragée à éviter toute forme de sabotage et à porter attention aux aspects toxiques de certains comportements.
Compte tenu de l’importance du sujet, j’explore ici les schémas destructeurs les plus fréquents, et je propose des pistes de réflexion et des solutions pour construire des relations plus saines et peut-être prévenir les tensions qui mènent aux ruptures.
Les comportements nuisibles
Voici les comportements que m’ont décrits des patientes chez qui ils ont miné la confiance et la communication.
Le jugement constant
« Mon conjoint était comme un inspecteur qui passait les autres en examen », m’a dit une divorcée. En critiquant les gens et en les comparant, même subtilement, on établit un climat de méfiance.
Comme le souligne Carl Rogers, psychologue humaniste, « la condition essentielle pour la croissance personnelle est un climat de confiance et d’acceptation inconditionnelle. »
Tout jugement incessant empêche cette acceptation.
La manipulation
Une femme dans la vingtaine m’a confié : « Avec mon ex, je faisais ce qu’il voulait, même quand ça me déplaisait, sinon il m’ignorait. »
Quand la relation devient une partie d’échecs, où l’on place ses pions pour influencer l’autre, ce n’est plus un lien, c’est un rapport de force. Se servir de tactiques subtiles pour contrôler, que ce soit à l’aide de culpabilisation, de chantage émotionnel ou de pression, revient souvent à installer un type de relation toxique. Les liens que l’on nourrit doivent venir d’un consentement entre égaux. La manipulation contrevient carrément à cette exigence.
La passivité-agressivité
Qui exprime son mécontentement de manière indirecte, en silence ou à l’aide de sarcasmes ou de sabotages, inspire tension et confusion. Vous connaissez ces silences lourds ou ces petites piques qui blessent plus qu’un cri? C’est ce poison qu’on appelle la passivité-agressivité.
Voici le commentaire d’un homme récemment séparé : « Ma copine boudait constamment! Quand ça ne venait pas de problèmes au travail, c’était la météo qui l’affligeait. »
Cette forme de communication non verbale installe un climat de malaise où règne l’incompréhension.
L’agressivité
Évidemment, on connaît le type de scénario lié à la violence relationnelle. Comme la violence physique, les attaques verbales, les insultes, et les menaces manifestent directement une attitude toxique. Alors que les coups justifient un recours juridique, les attaques verbales peuvent passer inaperçues. Elles violent pourtant les limites personnelles et créent un environnement hostile.
Le manque d’empathie
La difficulté qu’on éprouve parfois à se mettre à la place de l’autre et à comprendre ses émotions fait obstacle à une communication saine. « La compassion est la base de toute morale », disait Arthur Schopenhauer. Sans empathie, la compréhension mutuelle est impossible. Certaines personnes sont incapables d’empathie à cause d’un trait de personnalité antisociale, narcissique ou dite « limite », ce qui exclut d’emblée les liens affectifs consensuels
Trouver des solutions
Heureusement, il est possible de modifier ces schémas comportementaux. Voici quelques pistes.
Développer la conscience de soi
Tout commence par là : apprendre à se regarder avec honnêteté, mais sans jugement. La première étape consiste à identifier ses propres schémas toxiques. Si vous pratiquez la pleine conscience et la méditation, vous pourrez mieux vous connaître et prendre du recul par rapport à vos réactions.
Communiquer ouvertement et honnêtement
Poser des mots sur ce qui fait mal ou ce qui fait peur, cela exige du courage. Mais en exprimant vos besoins et vos émotions de manière positive, sans agressivité, vous éviterez les malentendus et les conflits.
Fixer des limites
Apprenez à dire « non » et à protéger vos propres limites. C’est crucial pour vous préserver des comportements toxiques d’autrui. C’est aussi une façon de se respecter et de s’ouvrir à des relations plus équilibrées
Chercher du soutien
Le fait de parler à un thérapeute ou à un ami de confiance peut vous aider à distinguer et à gérer les schémas comportementaux toxiques.
L'accompagnement en ligne Surmonter la rupture amoureuse peut vous aider à vivre de meilleures relations affectives.
Construire des relations saines
Le chemin vers des relations saines passe par une démarche constructive qui nécessite de la patience, de la persévérance et un engagement à la fois envers soi-même et envers les autres. En développant la conscience de soi, en apprenant à communiquer efficacement et en fixant des limites claires, on peut briser le cycle des comportements toxiques et de cultiver des relations authentiques et épanouies.
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